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Jessica Curtis (Marraine de la Promotion 2018), Gilbert Démolins, Kamaran Khosrovani (Président des Anciens) Nathalie Duval (Historienne de nore École) Jessica Curtis (Marraine de la Promotion 2018), Gilbert Démolins, Kamaran Khosrovani (Président des Anciens) Nathalie Duval (Historienne de nore École)
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Gilbert Demolins, petit-fils du fondateur de l’École des Roches, s’en est allé.

14 novembre 2023 Ancienne / Ancien
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Né le 4 juillet 1923, Gilbert Demolins est décédé le 7 novembre 2023, à plus de 100 ans.

Petit-fils du fondateur de l’École des Roches, Edmond Demolins (1852-1907), Gilbert Demolins était le fils de Jules Demolins (1885-1968) dont les deux années passées dans la New School britannique de Bedales avait inspiré son père dans la rédaction de son livre au succès retentissant en France : A quoi tient la supériorité des Anglo-Saxons (1897). Cet ouvrage allait inspirer son manifeste L’Education Nouvelle qui, en 1898, annonçait l’ouverture prochaine du prototype d’une « école nouvelle » en France : l’École des Roches, en octobre 1899.

Si Gilbert Demolins n’a pas été élève aux Roches, il y était néanmoins attaché par filiation et par respect pour l’œuvre de son aïeul. Le 11 novembre 2018, il était ainsi venu assister à la fête de nomination des capitaines, découvrir le baptême de la nouvelle promotion (dont Jessica Curtis était la marraine) et avait prononcé un discours bref, senti et teinté de son humour tout en délicatesse. Il a alors expliqué aux jeunes Rocheuses et Rocheux qui l’écoutaient, sans doute impressionnés par le grand âge de ce monsieur qui, à plus de 95 ans, avait fait le déplacement jusqu’à eux, quelles étaient ses valeurs : être courageux, faire des efforts et avoir de l’entre-gens : « Il faut savoir acquérir la confiance des dirigeants, de ceux avec qui et pour qui vous travaillez » avait-il insisté. Il était ensuite allé se recueillir sur la tombe de son grand-père qui repose, près de l’église, sur le site de l’École que celui-ci avait créée. Gilbert Demolins avait alors insisté sur l’importance de perpétuer la mémoire du fondateur des Roches. En souvenir, à l’issue de la fête du 11 novembre dernier, des élèves de l’École et des anciens de l’AERN y ont déposé des fleurs.

Alain Féliciano, Lionel Isy Schwart, Nicolas Mankowski (membres du Comité) et Ivor Gemmel(Directeur d'Établissement ER)

J’ai eu l’honneur de bénéficier de la confiance de Gilbert Demolins, ainsi que de sa fidèle amitié. Je l’ai connu à la fin des années 1990 par l’intermédiaire de son cousin Philippe Prieur qui, lui, avait été élève aux Roches (Vallon, 1931-1939) et fut l’un des premiers à m’accueillir à l’AERN alors qu’il était membre du comité sous la direction de Robert Glaenzer. J’ai également fait la connaissance de son frère Bernard Demolins (1918-2012), Compagnon de France de la Libération ; celui-ci s’était livré à une impressionnante recherche généalogique pour reconstituer toutes les ramifications entre les différentes familles gravitant autour du nom de Demolins. Je fis aussi connaissance d’autres membre de leur famille lors d’une visite de l’École des Roches que beaucoup découvrirent à cette occasion. Enfin, Gilbert Demolins fut présent, aux côtés de nombreux Anciens des Roches, à ma soutenance de thèse de Doctorat, à la Sorbonne en 2006. Par ailleurs, depuis des dizaines d’années, il cotisait régulièrement à la Société d’Economie et de Sciences sociales, association de recherche héritière de la Science sociale jadis fondée par Edmond Demolins et dont les numéros de la revue Les Etudes sociales mettent à l’honneur les travaux des chercheurs sur les disciples de Frédéric Le Play dont Edmond Demolins fut une des grandes figures.

Lors d’une de ses aimables invitations, Gilbert Demolins avait répondu à mes questions à propos de son parcours de vie. Il m’a alors raconté, avec sa voix claire et enjouée, qu’il avait vécu une jeunesse heureuse, avait suivi sa scolarité à Saint-Malo où vivaient ses parents qui eurent 11 enfants en tout. En 1940, âgé de 17 ans, il avait fait une école de commerce à Angers, l’ESCA (l’École Supérieure de Commerce d’Angers). A 22 ans, après la guerre, il a dû trouver du travail. Il a accepté de partir en Afrique sur la proposition de la Compagnie française d’Afrique occidentale pour laquelle il a travaillé pendant 15 ans : 10 ans au Ghana et 5 ans en Côte d’Ivoire. Il s’est marié à Yvette Duclos dont il a eu deux enfants Sophie et Eric. A l’âge de 37 ans, à la stupeur générale, il démissionne de son poste en Afrique, à Abidjan. Il prend le risque de quitter un poste confortable et sûr pour revenir en France avec sa famille. Grâce aux relations d’un ami Polytechnicien à qui le père industriel conseille de créer une entreprise de fabrication d’un matériau nouveau dont les débouchés sont prometteurs, le PVC, Gilbert Demolins devient Directeur commercial de Eternit, le plus grand groupe français de fabrication de tuyaux et matériels en PVC. A l’âge de 54 ans, il accepte la proposition du groupe Eternit de partir en retraite anticipée avec des conditions confortables pour la suite de sa vie. Et aussi longtemps qu’il le pût, Gilbert Demolins arpenta les terrains de golf, son sport passion devant l’Eternel.

Nathalie Duval

Historienne de l’École des Roches

Professeur agrégée à Sorbonne Université

En l'absence de Stéphane ROYO, en déplacement à l'étranger, l'École était représentée par Mélodie MARY, responsable RH, Maxime BOUGET, responsable commercial et le capitaine d'École. Pour l'AERN était présent Kamran KHOSROVANI.




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